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Bains turcs

Non, nous n’avons toujours pas réussi à aller au hammam en Turquie. Trop touristique à Istanbul, pas très en vogue dans l’Anatolie rurale profonde…

Mais les rencontres à vélo et nos quelques rudiments de turc nous permettent vraiment de plonger dans le bain Turc !

A Aksaray, nous partons au marché nous gorger de fruits, pommes, oranges, fraises –c’est déjà la saison- nèfles, pastèques qui viennent d’arriver d’Iran et de légumes, tomates déjà bien juteuses, petits poivrons verts croquants et épicés, concombres, olives noires et vertes, amandes, noix, noisettes, raisins et abricots secs. Avec un peu de fromage et le reste d’huile d’olive maison offerte par nos amis italiens et qui ensoleille nos tomates, nos déjeuners sont un régal. Mais les marchés sont surtout l’occasion de discuter avec les marchands. Quelques phrases en turc et les vendeurs de vêtements nous gardent nos vélos. Plus loin un vendeur de citrons et de pommes nous interpelle en français et nous partons pour une bonne heure de discussion. Café, thé, petits pains tout est bon pour continuer à échanger. Parti en France juste après son service militaire en 1969, il a travaillé 27 ans dans la même entreprise, pour le même patron à Mulhouse et garde un souvenir ému de toutes ces années passées en France. Il a presque les larmes aux yeux en évoquant ses souvenirs. Ses cinq enfants ont pris racine en France, lui est revenu vivre au pays et complète sa retraite en vendant des fruits sur les marchés. S’il est persuadé de l’avenir économique de la Turquie, il reste réservé sur la conduite politique du pays.

Sur le marché d'Aksaray . Dans les sacs (certaines en peaux de chèvre), des fromages secs plus ou moins râpés, et plus ou moins bleus. Nous préfèrerons les fruits secs.

Plus loin des lycéens prennent leur déjeuner dans un parc ombragé et nous hèlent de loin. Trois seulement apprennent l’anglais – les langues étrangères ne sont pas obligatoires. En ajoutant notre vocabulaire turc nous parvenons à nous comprendre. L’album photo a toujours un grand succès. Nous sommes encore étonnés de leur intérêt à notre égard, leur curiosité positive, leur ouverture d’esprit. Pas sûr qu’un cycliste Turc ait le même accueil à la sortie d’un lycée chez nous. Tout y passe : notre trajet, notre avis sur la Turquie (ils sont toujours sensibles à l’avis donné sur leur pays, un vrai plaisir évidemment), les enfants, la religion (mais pourquoi vous n’êtes pas musulmans ?), notre voyage… Suit comme toujours une séance de selfies dont les Turcs semblent extrêmement friands.

En entrant dans la vallée de l’Ilhara, au pied du volcan Hasan Dagt encore enneigé qui culmine à plus de 3200m, nous grimpons sur la place du village à côté de la mosquée pour trouver l’épicerie. Au café, une demi-douzaine d’hommes sont attablés autour d’un jeu (okey) qui ressemble au rummikub. Nous approchons et l’un deux interpelle Brigitte en russe, qui répond aussitôt bien étonnée. Dans ce village, l’immigration s’est faite plutôt dans l’ex Union Soviétique. Et le voilà qui prend Brigitte sous son aile pour lui apprendre les secrets du jeu. Du Pagnol en live ! Chapeau, casquette, moustaches, cigarette coincée au bout des lèvres, remplacez le pastis par le çay, l’église de l’Estaque par une mosquée et vous y êtes.

Pagnol en Anatolie, sans le pastis mais avec le çay

Nous partons avec effusion et allons planter la tente au bord de la rivière. Deux enfants d’une dizaine d’année nous abordent et c’est reparti pour une bonne heure trente de discussion et d’échanges autour des cartes, de la guitare (merci Maylis et Lucia !) et de l’album photo. Comme avec les lycéens du matin, leur curiosité ne cesse de nous étonner. Ils vont chercher leur âne puis rentrent à la maison. A 13 ans ils débutent tous les deux l’anglais et se débrouillent très bien, ayant probablement compris l’enjeu de la connaissance de cette langue dans ce petit village potentiellement touristique.

Quelques mots sur le Turc. Nous remercions tous les jours Ataturk d’avoir imposé l’alphabet latin et une orthographe phonétique. Cela facilite grandement notre apprentissage. La grammaire n’est pas trop compliquée, au moins pour l’instant, avec des suffixes de temps, de pluriel, d'autres servant de pronoms, Et puis certains mots sont bien imagés. Pour dire au revoir, ils disent gülé gülé git (en riant, en riant pars ) ! Le matin, günaydin, (jour lumineux) ; quoi de plus beau !

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