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Un avant goût de l’infini dans les steppes kazakhes

Après les délices de Karakol, à défaut de Capoue, avec ses pluies d’abricots, de brugnons, de pêches, ses kéfirs et autres riz au lait au coulis de cassis et de framboises, nous voilà repartis pour nos derniers petits cols kirghizes. Au pied des montagnes dans les villages, les jeunes attendent la rentrée scolaire et à défaut de mobylettes font les malins sur leur cheval, nous font la course, caracolent. Ca ne fait pas beaucoup de bruit et c’est nettement plus classe ! En cette fin d’été, la température est délicieuse, les couleurs sont belles, nous croisons nos dernières yourtes.

Les tapis kirghizes colorés sèchent devant les maisons

Juste avant la frontière dans un village de bout du monde battu par le vent, nous dévalisons le « magazin » d’une vieille babouchka installé dans une ancienne roulotte avec nos derniers soms, la monnaie kirghize. Nous passons la frontière sur une mauvaise piste descendant jusqu’au premier village Kazakh.

Une vieille babouchka tient son « magazin » dans un petit hameau poussiéruex juste avant la frontière

Changement complet d’ambiance. Les pâtures ont fait place à de vastes champs de blé où s’activent des moissonneuses-batteuses flambant neuves. Les camions débordant de foin nous croisent et nous frôlent dans un grand souffle. En ville, le contraste avec le Kirghistan et le Tadjikistan, les deux pays pauvres de l’Asie-Centrale est encore plus saisissant. Des rues au revêtement de rêve pour nos roues fatiguées des pistes, des restaurants au menu débordant pour nos ventres affamés. Nous sommes bien loin du pays de Borrat chers à nos deux fistons ! Le produit national brut par habitant est supérieur à celui de la Pologne ou de la Turquie, huit fois plus élevé que son voisin Kirghize. Dans ce pays vaste comme 7 fois la France et riche en pétrole et en gaz, tous les bénéfices de la manne énergétique n’ont heureusement pas l’air de se perdre complètement dans la large steppe de la corruption.

Des moissonneuses-batteuses flambant neuves pour les champs kazakhs

Comme dans tous les pays traversés, les visages et les traits sont un fameux mélange : mongols, chinois, turcs, russes beaucoup plus présents, se sont ici donné rendez-vous. Le Kazakhe est comme les autres langues d’Asie centrale d’origine turque et les mots communs sont encore assez nombreux. La façon de compter est rigoureusement identique, ce qui facilite les échanges. Le russe est aussi plus parlé qu’ailleurs.

Après les cultures d’altitude, nous descendons brutalement de plus de 1000 mètres par de belles gorges de granit et débouchons dans la steppe. Les derniers contreforts des Tian Shan, les Montagnes Célestes qui nous guident encore à l’est et à l’ouest se font avaler par l’immensité de la plaine. Nous voilà en pleine mer dans une steppe sans fin d’une végétation sèche et basse. Les cumulo-nimbus des montagnes kirghizes ont sans doute eu peur de venir se perdre par là. Plus rien pour guider notre regard en dehors du sillage de la route, les bornes kilométriques et les poteaux électriques en guise de phare. Un avant goût de l’infini des immensités kazakhes. Au loin, un arbre seul, tout seul à des dizaines de kilomètres de ses petits frères, sec et noueux. Il doit receler bien des secrets de vie et de résistance, tant et si bien qu’il porte en guise de fruits des amulettes battues par le vent portant les prières de quelque chaman. Le vent est là mais impossible de tirer des bords, il faut lutter roue dans roue. Les quelques villes que l’on perçoit de très loin comme en Beauce semblent reculer au fur et à mesure que l’on avance.

Dans la steppe casaque, un arbre seul

Plus bas encore dans la plaine à quelques encablures de la Chine, nous retrouvons de l’eau, des grands champs de maïs, des colonies de moustiques et de nouveau quelques montagnes avant les grandes steppes plus au nord.

De vastes champs de maïs, au loin, les dernières montagnes des Tien Shan

Demain, nous serons en Chine. Après bientôt 6 mois de voyage, 12000 km, nous y voilà, un premier grand rêve, beaucoup de questions aussi, comme dans une nouvelle rentrée des classes en changeant d’école. Un grand saut dans l’inconnu.

Photo 3355 appétissant non ? Une spécialité locale à laquelle nous n’avons pas fait honeur

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