Tu veux ma photo ?

Après un calme relatif en Asie centrale et dans le nord de la Chine, à nouveau nous sommes l’objet au Tibet d’une curiosité peut-être encore plus vive qu’en Iran.

Les Tibetains se plantent devant nous et nous dévisagent, se penchent sur nos sacs de courses, tentent de voir ce qui est écrit sur notre smartphone, et se précipitent pour nous prendre en photo pour nous épingler sur leurs réseaux sociaux tels des papillons rares. Il faut dire qu’à nouveau le smartphone est dans toutes les mains, juste à côté du chapelet, que ce soit en ville comme en campagne et quelques soient les âges. Petite suggestion aux fournisseurs, lancez une gamme de smartphones orange-foncé pour les moines et nones, cela fera fureur !

Vu le peu de monde sur les routes, les voitures et camions n’hésitent pas à s’arrêter en plein milieu pour enchaîner des séances de photos et de selfies avec nous, et si par mégarde un véhicule arrive en face, pas de problème, il sera compréhensif et s’arrêtera aussi pour la même raison.

La chevelure maintenant plus blanche que brune de Brigitte et de surcroit frisée subjugue. Comment avoir une toison si vieille et ne pas le paraître tant (bon, on espère …) ? Ici les femmes âgées arborent des nattes bien noires, et les cheveux blancs n’apparaissent que lorsque le dos est très courbé en encadrant des visages de petites pommes fripées. Alors Brigitte fait fureur chez les petites vieilles, multiplie les accolades et embrassades, éclats de rires et regards complices … en prenant un peu d’avance sur les années. L’image personnelle en prend un coup, mais finalement on s’amuse bien !

La curiosité est réciproque. Se sentir plus observé que nous observons nous-mêmes nous décomplexe dans nos envies de photographier aussi. Le plus souvent les personnes se prennent bien au jeu voire en sont fières et prennent leurs plus belles poses qui ne sont pas forcément à notre goût !

Il est probable que les relations évolueront quand nous rentrerons dans des zones plus fréquentées par des étrangers.