Bici italianese

Premier post sur le vélo et premières bonnes surprises dans cette partie nord de l'Italie. En Emilie Romagne le vélo est partout dans les villes petites, grandes ou moyennes. Nous connaissions la référence de Ferrara avec ses 30% de part modale du vélo mais le phénomène est très largement répandu. Nous sommes en plein hiver, il fait entre 3 et 8°, il a beau pleuvoir, les vélos fleurissent ! Bien sûr sur les routes de campagne, nous croisons des vélos des champs rutilants, dernier modèle de course de marque italienne, montés par des cyclistes déjà affutés (ou non)...

Mais surtout des vélos des villes, partout. Beaucoup de personnes âgées allant faire leurs courses, des étudiants dans les grandes villes universitaires comme Bologne, de nombreux migrants venus d'Afrique mais surtout une majorité de femmes, de tous niveaux sociaux.

Comment expliquer ce miracle ? Certainement pas à cause de leur réseau cyclable aussi mauvais que ce que nous savons malheureusement souvent faire en France...

D'abord à cause de leurs grandes "zones à trafic limité" qui couvrent largement leurs vastes centres historiques. Des zones où quelques voitures autorisées rentrent, un peu plus qu'en zone piétonne, mais qui rendent la ville facile et agréable à traverser à vélo. Si le vélo se développe, c'est d'abord qu'il est nettement plus efficace pour aller faire les courses en centre-ville. De fait le petit commerce de centre-ville est partout beaucoup plus répandu.

Notre hôte Paolo nous donne une autre explication, plus socio-historique. Dans les années de reconstruction d'après-guerre et dans les années 50, le vélo a été associé pour les femmes à une autonomie de mobilité, à une émancipation du pouvoir masculin. Devenues âgées, vous pouvez leur retirer la voiture, le permis mais jamais vous ne leur retirerez leur bon vieux vélo synonyme de libération et d'autonomie ! Cette image est restée...