Leçon d'hospitalité turque

Ca y est, nous avons repris le vélo après une bonne semaine à Istanbul et nous expérimentons l’hospitalité Turque.

A Iznik, l’ancienne Nicée où s’est tenu le VIIème Concile de la chrétienté décidant de la composition de la bible, nous sommes invités par une incroyable famille de passionnés de vélo. Sonlar le père est un grand gaillard, moustache et costumes bien coupés, Anja plus frêle et cheveux frisés et leur fils Tibet, 7 ans tout juste rentré en CP. Sonlar et Anja sont tous deux instituteurs et passent depuis près de 10 années leurs deux mois de vacances d’été à vélo à parcourir les routes d’Europe, de Turquie, d’Iran, d’Inde, à deux puis avec Tibet. 3000 km chaque année, de quoi très bien connaître tous ces pays … et leur programme est déjà prévu pour les deux années à venir ! Voyageant avec un important matériel de prise de vue, ils ont réalisé plusieurs films d’une qualité impressionnante. Malheureusement la télévision turque n’a pas accepté à ce jour de les diffuser, ce qui aurait certainement permis de susciter des vocations. Qu’importe il fait largement partager sa passion des voyages et du vélo autour de lui, organise des randonnées, des vélo-écoles au sein de leur établissement, milite pour réaliser des voies vertes autour du lac d’Iznik.

Le soir d’après nous arrivons chez Hakan, un ami de Sonlar, la trentaine pétillante qui tient un terrain de foot privé sur lequel les amis viennent se retrouver pour taper le ballon le soir après le boulot. Lui aussi est un passionné de vélo et met son énergie, avec son association Bisiestkletliler à promouvoir le vélo dans les collèges, organiser un Festival de vélo et de musique. Il est le représentant local d’EuroVelo Turquie pour préparer des grands itinéraires et nous montre le nombre impressionnant de voyageurs à vélo qu’il a accueillis chez lui, juste pour le plaisir de la rencontre et de l’échange. Il nous installe dans une grande pièce qui semble un peu à l’abandon, nous emmène au restaurant et retourne de suite au travail, impossible de payer. La générosité Turque nous surprend et peut aussi nous mettre mal à l’aise tant nous, pays occidentaux avons pu oublier ce qu’est l’hospitalité.

Avec Hakan à Bilecik

Sur la route, un garagiste nous offre des paquets de bonbons, le marchand de fruits nous sert le thé. Dans une petite ville nous arrivons à la sortie du lycée, succès immédiat. Les jeunes Turcs s’essaient à l’anglais, rient de nos efforts en turc, enfourchent nos vélos, font la queue pour prendre des selfies et finissent par nous offrir des glaces avec moultes embrassades.

Le lendemain nous faisons la rencontre d’un groupe de militants du vélo à Izkishehir, le « groupe du jeudi ». Il y a six groupes dans cette grande ville de 700 000 habitants qui se sont répartis 6 jours de la semaine pour rouler en ville et montrer ainsi la présence et l’importance du vélo en ville. Vendredi soir, ils se rassemblent pour pique niquer au parc, et nous sommes aussitôt intégrés au groupe. Le lendemain matin nous sommes accompagnés de quatre étudiants toute la matinée, aux petits soins, contents d’escorter leurs « parents » et de nous montrer un site historique.