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Au bord de l'Euphrate

Ce soir nous dormons au bord de l’Euphrate. Le fleuve du croissant fertile, celui d’Abraham, une matrice de la civilisation, celui de nos livres d’histoire et de géographie et qui m’a bien fait rêver enfant, un nom magique. Celui aussi de bien des conflits entre la Turquie et les pays situés en aval, Syrie et Irak après la construction d’immenses barrages pour irriguer l’Anatolie, un enjeu agricole et économique majeur. En un peu moins de 50 jours de vélo nous y sommes, incroyable ce que ce petit engin permet de faire !

L'Euphrate, un fleuve mythique, matrice des civilisations qui nous a bien fait rêver, déjà puissant à quelques centaines de kilomètres de sa source

L’endroit est magnifique, sous un bosquet de peupliers, une petite herbe douce, au pied des Mercan Dag, un massif à plus de 3500m encore tout enneigé au dessus de nos têtes, des petits villages de pasteurs au loin dans la montagne. A plus de 200 km de sa source, le fleuve est déjà puissant et charrie une eau chargée d’alluvions arrachées aux montagnes environnantes.

Soirée tranquille au bord de l'Euphrate

Pour y arriver, il nous a fallu, monter, descendre, passer des cols entre 1500 et 2100m, redescendre, remonter. Après les longs vallonnements de l’Anatolie, il s’agit de nos premiers jours de vraies montagnes et hisser un vélo de 50 kg en haut des côtes nous donne d’autres repères kilométriques que la sortie du dimanche matin avec un vélo de 8 kg !

De nombreux cols entre 1500 et 2100m à franchir pour parvenir au bord de l'Euphrate

Nous avons roulé cette semaine avec Pierre, un cyclo globe trotter lyonnais, journaliste à Terre Sauvage (au Bourget du Lac !) et dans des magazines de vélo, avec qui nous partageons de nombreux amis. Grand, sec, barbe rousse, il a un sérieux coup de pédale, un bon œil de photographe et une belle plume (http://ducielaudessusdelatete.fr/) et nous avons passé de belles journées ensemble.

Avec Pierre, belle plume et bon coup de pédale, au col qui nous mène à Erzurum, la capitale de l'est de la Turquie

A la terrasse d'un café dans les gorges de l'Euphrate, plusieurs vieux monsieurs nous abordent en français. Tous sont partis travailler à Fribourg en Suisse et sont rentrés au pays.

Les paysages sont magnifiques avec des contrastes de terres rouge sombre, le vert électrique des jeunes feuilles de peupliers, le blanc des sommets et le bleu du ciel. Les grandes cultures céréalières ont laissé la place à de l’élevage extensif de moutons et de chèvres. Des bergers font paître leurs troupeaux sur des kilomètres et des kilomètres accompagnés de leurs chiens, les fameux Kangal dont ils sont très fiers ! Ce sont d’énormes chiens blancs à la queue en panache, dotés d’un collier de pointes pour éviter les morsures de loups. Accompagnés aussi de leur inséparable téléphone portable, accessoire indispensable du berger qui se respecte et qui a dû être pour eux le changement important des deux derniers millénaires.

Ce matin là, la lumière est belle sur un troupeau de chèvres et de moutons. Le berger arrive en courant, blouson noir du Renaud des années 80. "Mes bêtes sont belles mais moi aussi je veux une photo !". Je lui montre, le résultat "Cok güzel", c'est bien !

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