Au pied du mont Ararat

Après plus d'une semaine de déboires avec le blog, nous voici de retour ! Eh oui, wix étant une compagnie d'Israël, ils n'ont pas apprécié notre entrée en Iran et notre site a été supprimé par le service de sureté américaine... La guerre informatique n'est pas loin ! Grâce à l'équipe de Wix assez réactive, Lucia et Maylis ont réussi à récupérer le blog et c'est désormais elles qui gèrent le blog sur la partie iranienne. Fin de la parenthèse.

Nous l’avions évoqué dans un précédent post. Le mont Ararat nous est apparu subitement, comme une hallucination, nimbé de petits cumulus. Il est tellement géant, blanc, tellement supérieur à ses petits frères volcans tout autour. Le déluge a du être terrible pour que Noë ait pu y planter son arche !

Le mont Ararat à la tombée du jour

Au pied du mont Ararat, Dogubayazit, la dernière ville Turque à l’est du pays est une ville toute poussiéreuse qui prend des allures de far-west ou plutôt far-east. L’Arménie, la Géorgie, l’Azerbaïdjan, la Russie et l’Iran ne sont pas loin. On y rencontre toutes sortes de visages, des blancs, des blonds, des bergers kurdes tannés par le soleil, des roux. On nous prend parfois pour des Russes.

Le midi, trois petites kurdes viennent offrir des fleurs à Brigitte et s’essayer à l’anglais avec les quelques mots appris à l’école

3 jeunes petits Roms viennent avec leurs mamans nous prendre en photo

3 jeunes Syriens cireurs de chaussure viennent discuter avec nous dans la rue

Nous grimpons le soir même au château et sur les montagnes qui dominent la ville, pour profiter des belles lumières du soir. Elles se méritent… Construit du VIème au XVIIIème siècle, il est somptueux. L’ensemble des pièces « nobles », salles de conseil, de réception, harem, hamam, était chauffé par un chauffage central et des conduits en pierre, très ingénieux. Le jeune imam de la mosquée qui termine ses huit ans d’études, nous fait la visite. L’ornementation des portes s’inspire des décors végétaux arméniens comme des formes géométriques seljoukides et les voûtes et piliers comme Vézelay ou Cordoue mêlent habilement les teintes sombres et claires des pierres. La coupole centrale de la mosquée est toute de teinte rouge, magnifique.

Le château et la mosquée de Dogubayazit au lever du jour

Le jeune imam est fier de nous faire visiter sa mosquée

Ca y est, ce sont nos derniers tours de pédale en Turquie. Nous ne savons pas encore ce que nous réserve l’Iran mais la Turquie nous a offert plus que tout ce que nous pouvions attendre : des paysages grandioses très variés, des petites routes tranquilles et des plus grandes toujours sûres, une nourriture à la hauteur des espérances d’un cycliste affamé mais surtout un accueil exceptionnel. Nous aurons passé un peu sous silence les côtés plus sombres de la Turquie, l’islamisation grandissante de la société, les inégalités hommes-femmes, le nationalisme et la place de l’armée, les atteintes aux droits de l’homme et à la liberté de la presse. Mais pour nous, les Turcs resteront dans nos mémoires comme des gens chaleureux, hospitaliers, curieux et toujours bienveillants. Un grand merci, çok tesekküler !