Petit bilan de notre passage en Turquie.
Détail d’un minaret à Erzurum
La liste sera longue de nos coups de cœur.
En tout premier lieu, les Turcs, dont on ne pourra oublier le sens de l’accueil, cette curiosité bienveillante, la disponibilité dont ils ont su nous faire profiter. Malheureusement nous parlons des Turcs au masculin. Un grand regret de ne pas avoir rencontré plus de femmes, très absentes de la sphère publique et en particulier des cafés, lieux essentiels de socialisation. Quel dommage, car les quelques rencontres ont toujours été de grands moments.
Le thé, bien entendu, moment d’échange essentiel, de partage qui marque tout début de relation. Viennent forcément avec les cafés (qui portent bien mal leur nom), présents partout et dans lesquels nous avons toujours eu plaisir à faire de petites pauses, et bien souvent à trouver du wifi pour envoyer des nouvelles.
Les routes, surdimensionnées dirait Nicolas, de très bonne qualité et offrant toujours une bande latérale très large – de vraies pistes cyclables. Un nombre de voitures très limité (l’essence est très chère : plus chère qu’en France avec un pouvoir d’achat très inférieur), d’où une faible circulation. Pas de stress sur la route, peu de bruit, un sentiment de sécurité qui fait de la Turquie un des pays les plus agréables à parcourir à vélo.
Des points d’eau aménagés partout, très visibles, des ouvrages portant souvent la mention du donateur – merci à eux, quel plaisir de trouver de l’eau fraîche et potable si facilement !
Une nourriture très variée et délicieuse – dès lors qu’on sort des traditionnels kebabs (qui sont bons aussi !). Fruits et légumes en abondance, olives, pains délicieux, ragoûts de légumes … sans oublier les pâtisseries, l’ayran (lait fermenté). Quand on sait la place que prend la nourriture pour les voyageurs à vélo … nous avons été comblés !
Des merveilles naturelles et architecturales bien entendu qui sont autant d’occasions de visites.
Des paysages très variés. Malgré tout, nous n’avons traversé qu’une petite partie de cet immense pays.
Le printemps a été une période idéale, même si cette année il a apparemment été plus capricieux qu’habituellement.
Quelques regrets quand même :
La surabondance des sacs plastiques, véritables fléaux dans ce magnifique pays. Les déchets sont présents partout sans que cela ne semble gêner quiconque. Quel dommage ! Une gestion encore très timide des déchets. Non, ce n’est pas la priorité du pays.
Des échanges très limités sur la politique. Notre turc encore limité n’a pas aidé mais surtout la répression est extrêmement forte pour toute expression négative sur le régime. Malgré tout beaucoup nous ont exprimé leur opposition au régime actuel, sans que nous puissions approfondir autant que nous l’aurions souhaité.
La présence impressionnante de l’armée. Camps militaires très nombreux et immenses un peu partout, barrages, camps protégés, mitraillettes, blindés dans l’est et en particulier en zone kurde dont nous avons traversé la partie la plus au nord. Nous n’aurions pas pu aller plus au sud, où ont lieu des attaques régulières en ce moment. Le pays est sous tension, et cela se sent. Les Kurdes nous parlent des écarts de traitement à leur égard, du manque d’investissement dans les services publics de leur région, des complications qui leur sont imposées quotidiennement … autant de ferments de violences.
Une connaissance très limitée de l’anglais et de toute langue étrangère même et surtout parmi les jeunes. Nous avons eu plus de facilité pour communiquer avec les travailleurs immigrés en pays francophones, en vacances ou à la retraite en Turquie.
Un bilan très enthousiaste pour ce pays dont l’apprentissage de la langue n’est pas insurmontable et permet d’ouvrir encore plus les portes et les cœurs.
Village troglodyte en Cappadoce
Toujours de bonnes choses dans les assiettes !
Quelques mots échangés, et toujours beaucoup de gentillesse