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Tadjikistan, début de la montée

La frontière entre l’Ouzbékistan et le Tadjikistan est symbolique : nous devons grimper une bonne côte pour présenter nos passeports à des douaniers et policiers débonnaires-ce qui n’est pas courant pour l’Asie Centrale.

Le ton est donné, nous monterons beaucoup dans le pays !

Autre constat immédiat : le Président est partout, en photo sur des panneaux immenses dans toutes les circonstances (dans des vergers, des champs de coton, sur un chantier, entouré d’enfants …), sur les bâtiments publics, et quand les photos manquent, ses citations sont peintes sur des murets à l’entrée des villages. On comprend mieux la persistance étonnante des mandats après un tel investissement en communication !

On ne peut pas passer à côté du Président Tadjik

les citations du Président jalonnent la route de montagne

En Iran l’alphabet était arabe, en Ouzbékistan, c’est un savant mélange d’alphabets latins et cyrilliques, au Tadjikistan tout est en cyrillique. Le Tadjik est proche du farsi, le russe est très parlé. Nous puisons donc respectivement dans nos mémoires plus ou moins lointaines et réussissons assez bien à communiquer, en mélangeant parfois dans la même phrase du russe et du farsi quand les mots manquent … et en essayant d’éviter le turc qui a tendance à revenir en même temps !

Nous sommes également étonnés de rencontrer énormément de personnes blondes, d’yeux bleus ou gris, des faciès absolument pas asiatiques. Combien d’enfants pourraient se fondre dans le nord ou l’est de la France ! Les Tadjiks sont de loin les personnes rencontrées les plus proches physiquement des Français.

Et pourtant nous sommes bien loin, dans des contrées mythiques des livres de géographie ou de récits de voyages.

Duchanbe offre une parfaite vision de son héritage soviétique : très grandes avenues, bâtiments imposants, grands parcs … et policiers omnipotents qui arrêtent et rançonnent les voitures sur les grands axes. C’est aussi une ville où convergent les voyageurs de l’Asie centrale, véritable goulet d’étranglement. La saison étant courte pour voyager dans le pays, nous nous retrouvons au « Green Hôtel », le repaire des cyclos, avec une bonne vingtaine de congénères. Les informations et conseils s’échangent entre ceux qui vont dans des sens différents. C’est également le lieu où beaucoup tentent de soigner des ventres douloureux, victimes d’une hygiène très défaillante dans la région. Nous ne sommes pas de reste, ni trop mal ni trop bien, malgré notre vigilance renforcée à partir du Turkmenistan. Nous filtrons ou traitons notre eau systématiquement et avons renoncé avec dépit aux boissons « maison » proposées en bord de route.

Nous faisons le choix de la « route du nord » entre Duchanbe et Khorog plus au sud-est. Un peu plus courte que la route du sud, avec surtout beaucoup moins de trafic, et pareillement en mauvais état. Alors que nous nous réjouissons de ne rencontrer que quelques voitures par jour, un couple de jeunes Russes en fait les frais : ils viennent de vivre leur pire journée de stop : 5 km à pied et 10 en voiture !

Nous mettrons 8 jours très fatigants pour parcourir cette section de 500 km. La route se transforme après environ 70 km en piste qui suit une rivière impressionnante sur laquelle un chantier gigantesque de construction de barrage est en cours. Nous observons (heureusement sur l’autre rive) la noria de camions, minuscules à l’échelle du chantier qui amènent leurs tas de terre, tels des fourmis besogneuses. Sur notre rive, la circulation s’éteint petit à petit, laissant la place libre aux vaches qui cheminent nonchalamment et seules, à la recherche de quelque herbe. La végétation est pauvre ce qui explique l’absence de fromage dans le secteur. Quelques villages occupent des zones irriguées par des cours d’eau, véritables oasis de verdure qui nous ravissent. C’est l’occasion d’essayer de trouver quelques pommes, abricots ou tomates, le plus souvent directement auprès des habitants car les petites épiceries ne vendent que riz, pâtes, biscuits, bonbons et parfois quelques boissons.

La rivière s’élargit dans un grand lit de sable

Petite vendeuse de « tuts » sorte de mûres produites par de grands arbres

Nous plantons la tente dans un champ plat. Les femmes et enfants viennent nous rendre visite, parler, chanter et s’étonner de notre équipement.

La piste est parfois passable, parfois incroyablement cassante, passant dans des champs de cailloux, visiblement aménagée depuis peu suite à des éboulements. Les quelques véhicules peinent parfois plus que nous. A certains endroits, quelques mètres ou kilomètres de souvenirs de goudron nous réjouissent. La montée du col Sagirdast (3252m) est finalement plutôt bonne, dans des paysages d’alpages qui nous font penser au Beaufortain. La descente est difficile sur une piste très caillouteuse, dans des gorges incroyables où la chaleur redevient accablante. Entre montée et descente, nos vitesses restent très faibles et les journées longues.

nous sommes bien petits dans ces montagnes gigantesques !

c’est simple il suffit de monter !

alpages dans la montée du col

En bas du col nous retrouvons l’Amou-Daria, rivière tumultueuse appelée Pang sur cette section. De l’autre côté, l’Afghanistan, parfois si proche. Nous entendons les enfants jouer au bord de l’eau, les dindons et les ânes. Nous observons surtout la piste afghane si improbable en bord de falaise, les travaux à la pioche pour frayer un passage incertain, les pentes de folie pour éviter certains obstacles. La piste tadjike que nous trouvons souvent difficile pourrait sembler une autoroute en comparaison !

Les deux axes « du nord » et « du sud » s’étant rejoints, le trafic est effectivement plus dense. Nous croisons en particulier des convois de camions chinois avec remorques, chargés de matériel industriel ou de conteneurs qui nous dépassent dans un nuage de poussière. Respect aux chauffeurs routiers du Tadjikistan qui doivent réparer en toutes circonstances, et surtout éviter de tomber en panne dans les zones étroites où toute la circulation serait interrompue. Nous restons dubitatifs également sur le trafic de nuit, sur des pistes si mauvaises où les effondrements vers la rivière tumultueuse ne sont signalés que par de petits cairns.

Croisement difficile. A droite la piste afghane.

petit bout de goudron bien appréciable

montagnes majestueuses dans la lumière douce du soir

rivière tumultueuse aux vagues impressionnantes

quand la rivière s’élargit au bénéfice d’un replat

Nous arrivons avec soulagement à Khorog, ville étape dans l’itinéraire du Pamir. Après

deux jours de repos nous poursuivrons par la « Pamir Highway » plutôt que par la route de la Vakhan Valley, plus longue et difficile.

Devant nous plusieurs cols entre 4300 et 4600m et de magnifiques paysages pour rejoindre le Kirghizistan, la prochaine étape. Notre visa nous contraint à passer la frontière avant le 14 août, ce qui devrait être suffisant pour cette prochaine étape d’altitude. La suite dans quelques semaines !

apéritif ! (version russe du gentil Smecta – même pas à la vodka)

Toujours en lien avec les enfants. Petit moment de tension suite à des problèmes avec la chaudière … mais c'est toujours un grand plaisir de se retrouver de temps en temps par la magie d'internet.

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