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Au coeur des Montagnes Célestes

L’arrivée à Osh, seconde ville kirghize, au sud du pays, est une bouffée d’oxygène.

Le bazar constitué d’anciens conteneurs s’étend sur des kilomètres et regorge de fruits, de légumes, de vêtements, meubles et pièces métalliques parmi lesquelles Nicolas trouve les écrous et boulons qui permettront de réparer ses sacoches.

Répétition pour une danse collective sous l'oeil attentif de Lénine. Dans quelques jours aura lieu le 80ème anniversaire du rattachement à l'URSS ... est-ce cette date qui sera fêtée ?

Comment agrémenter nos repas ?

Il suffit de trouver la bonne taille. Le soir, l'étal est juste recouvert d'un tissu.

Deux jours de « repos » sous la tente dans le jardin de la guest house sont trop courts pour laver nos affaires, mettre à jour le blog, recharger les batteries, échanger avec les nombreux voyageurs à vélo … et profiter des petits déjeuners gargantuesques. La défaillance du réchaud et sa réparation qui pourrait faire l’objet d’un brevet (détails sur demande) sont presque inespérées pour profiter d’une 3ème journée de pause.

C’est aussi l’occasion de regarder l’itinéraire à venir … et de faire le choix d’une diagonale sud ouest – nord est pour traverser le pays et la chaîne des Tian Chan ou Montagnes Célestes en chinois.

C’est donc reparti avec notre ami français Pierre (rencontré à plusieurs reprises depuis l’ouest de la Turquie), pour 400 km de pistes et cols de montagne.

Dans l'ordre (toujours), Pierre, Nicolas et Brigitte !

La première centaine de kilomètres de bonne route nous mène à Jallal Abad dans les paysages verdoyants et vallonnés de la vallée de la Fergana, qui pourraient faire penser au bocage normand. Les marchés sont animés et riches.

Cette bannière, vue très souvent pour alerter des risques d'un islam radical. Au Kirghiztan nous entendons à nouveau l'appel à la prière du muezzin (muet depuis le Turkmenistan) mais nous trouvons aussi d'impressionnants étals de vodka et de bière.

Le boulanger à l'action. Nous apprécions ce pain un peu plus levé, délicieux frais

Puis vient le virage à l’est, le début de la piste, l’entrée dans la zone montagneuse aux allures alpines mais en tellement plus grand. Les cols élevés de 3 à 4000 mètres ne nous font plus peur, il suffit de prendre le temps, même si l’état de la piste est parfois bien mauvais. Chaque col débouche sur un nouveau paysage encore plus beau.

De vrais cols aux allures alpines

Les kilomètres de fond de vallées en tôle ondulée qui nous font plafonner à moins de 10 km/h douloureux sont par contre plus déprimants. Nous trouvons un camion pour nous avancer un peu. 65 km en 4h de tape-cul, des descentes à 5km/h … on regretterait presque le vélo ! Il nous permet quand même de monter 3 cols dont 2 aux pentes très raides, et de gagner une centaine de kilomètres car nous pensions prendre une autre route à vélo.

Nous continuons entre yourtes et lacets pour déboucher sur le superbe « petit » lac Song Kol perché à 3200m d’altitude. Tout autour se répartissent environ 400 familles en estive pendant les 3 mois d’été avec leurs troupeaux de chevaux, de vaches et de moutons.

Ce monsieur visite l'ensemble des campements à cheval, à la recherche de deux jeunes chevaux égarés

Yourte fumante, enclos pour les moutons le soir. Les vaches et chevaux sont un peu plus loin.

La présence touristique reste raisonnable

On trouve de tout dans la yourte épicerie. Cette yourte aux armatures métalliques vient de Chine et est moins chère que les yourtes traditionnelles en bois et feutre.

Une cinquantaine de chevaux, autant de vaches et le double de moutons par famille, on peut imaginer la démontagnée fin août ! L’école reprend en effet le 1er septembre, et si les yourtes sont transportées en voiture ou camion, les bêtes, elles, redescendent à pied à raison d’une cinquantaine de kilomètres par jour vers les villes et villages qui peuvent être distants d’une centaine de kilomètres. La zone est réputée touristique, mais tout est relatif. Quelques yourtes proposent de l’accueil pour la nuit. Nous plantons rapidement notre tente pour tenter d’échapper à l’orage du soir désormais quotidien, puis passons des moments chaleureux, invités à prendre le thé dans la yourte de nos « voisins ». Leurs 3 enfants dont leurs deux filles étudiantes en tourisme et médecine passent l’été avec eux, préparent le kimiz (lait de jument fermenté … apprécié différemment !), les kourouts, billes de fromage séché très salé, le beurre, la crème, la confiture de myrtilles ou de framboises, le pain … Le lait et produits dérivés sont collectés chaque semaine par camion.

A la nuit tombée, ce jeune cavalier nous invite à venir prendre le thé dans sa famille un peu plus loin.

La famille au complet autour de la table. Thé, crème, kimiz, confitures, sucreries, pain maison ... un bon moment !

Le matin, les vaches curieuses tournent autour de la tente

Notre voisine est à l'action pour traire les vaches

Le fils conduit les chevaux

Un nouveau col nous amène vers une très longue vallée dans laquelle notre regard est attiré par une ruade de yack près d’une petite maison. Une douzaine d’hommes tentent de maîtriser à l’aide de cordes une bête magnifique et fougueuse qui n’a nullement envie de se laisser faire. Et pour cause. Dès qu’elle finit par être mise à terre, le boucher intervient et tranche sa gorge en une fraction de seconde. En quelques minutes, 3trois énormes yacks sont transformés ainsi en viande. Nous verrons un peu plus tard le camion descendre les morceaux vers la ville.

De gros bras pour réussir à maitriser et mettre à terre ce beau yack, puis quelques secondes pour l'abattre.

C’est avec une grande joie que Brigitte retrouve le goudron peu avant Kochkor.

A l’occasion d’un pause repas de midi près d’un petit lac de retenue, nous tombons sur un troupeau de chameaux. Image mythique de la route de la soie mais une première pour nous !

Chameau version rappeur, l'herbe à la bouche

Nous quittons le bon goudron de la route de Bichkek et nous dirigeons vers l’énorme lac Issyk Köl, véritable mer intérieure de 6200 km2 (140 fois le lac du Bourget, 11 fois le lac Léman !). Issyk Köl ou « lac chaud », aux eaux légèrement salées, lieu de villégiature l’été, de séjour d’entraînement pour les athlètes russes l’hiver. Nous parcourons la route sud, moins densément urbanisée. Quelques « sanatoriums » ou établissements aux relents soviétiques subsistent, les plus nombreux étant sur la côte nord. Mélange étonnant d’anciens projets architecturaux inachevés, de chalets de bois aux allures suisses qui détonnent, de bâtiments décatis…. L’activité touristique offre un potentiel bien compris au Kirghistan, mais sous des formes pas toujours très heureuses à nos yeux.

Nous préférons planter la tente dans des sites magnifiques.

Chaque fin de journée d'énormes nuages se forment sur les hautes montagnes qui bordent les deux rives du lac. L'orage menace, les lumières sont magnifiques.

Bivouac de rêve !

Ce mouton ce fait transporter en brouette - vers le vétérinaire ?

La circulation se fait plus dense à mesure que nous allons vers l’est. L’état de la route est mauvais, nous obligeant à rouler tantôt sur le goudron, tantôt sur le bas côté sableux parfois meilleur.

Les Kirghizes sont charmants et très agréables, mais sitôt dans une voiture, ils perdent souvent leur amabilité (sont-ils les seuls dans ce cas ?). Nous sommes incongrus sur la route, et un coup de klaxon peut être léger pour nous dire bonjour ou beaucoup plus appuyé comme injonction de quitter la route. La différence n’est pas toujours très nette … et l’interprétation dépend aussi de notre humeur ! Nous pouvons nous inquiéter de voir le conducteur dormir. Erreur, le volant est à droite pour la moitié des voitures au moins, alors que la conduite est à droite aussi. Interloqués par l’âge du conducteur ? Il est classique qu’un enfant conduise sur les genoux de son père même sur cette « grosse » route. Frappés par la vitesse des véhicules ? Aucune limitation affichée, ni contrôle. Les ladas d’un autre âge sont supplantées par les BMW, Mercedes et japonaises de grosses cylindrées dont les moteurs rugissent et qui n’ont pas l’intention de freiner.

Nous sommes ainsi soulagés d’arriver à Karakol, ville importante du nord-est du lac, juste à temps pour aller au marché aux bestiaux du dimanche matin, impressionnant par le nombre de bêtes présentes.

Une vache et un cheval valent approximativement le même prix, 65 000 soms, soit 800€, une somme importante au regard du coût de la vie au Kirghizstan : 1 pain vaut 20 soms, 1 semaine d’internet 50 soms, 1 repas au resto local 150 soms, 1 litre de jus de fruit 60 soms …. et 1 litre de vodka entre 100 et 150 soms. Tout n’est donc pas comparable, mais nous comprenons la valeur des troupeaux rencontrés jusque là.

Rosette, la vache que Nicolas vient d'acheter. Reste à lui apprendre à tirer les vélos !

Le Kazakhstan est maintenant tout proche. Nous n’y parcourrons que quelques dizaines de kilomètres avant d’entrée en Chine dans environ 400 kilomètres. Là bas à ce qu’il paraît le goudron est bon, ce qui facilitera le passage des montagnes à venir !

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