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Circulez, y'a rien à voir, ou presque ... Traversée du désert

Le plus déprimant dans la dépression, c’est d’en sortir. A peine remontés de la dépression de Turpan, nous voilà projetés dans un désert, un vrai, sans arbre, sans eau, sans plante, que des rochers. Faute de Taklamakan , c’est donc le Gashun Gobi que nous traverserons. Rien à voir, des dizaines de kilomètres de lignes droites et comme il n’y a plus de route, nous prenons l’autoroute, l’axe majeur d'accès au Xinjiang… Nous bénéficions d’une confortable bande d’arrêt d’urgence de 3 mètres et avec une centaine de véhicules par heure, nous avons une paix royale, pas de klaxon. Et nous voilà partis pour 350 km sans rien, à part deux stations service, jusqu’à la prochaine ville.

Rien mais rien à voir.

Ah si, nous avons vu le TGV Chinois sur la ligne Pékin – Ouroumchi, 4000 km, pas très rapide le TGV…

Et nous avons dormi dans un champ de centaines d’éoliennes. Puis nous avons traversé des champs de milliers d'éoliennes. Le gouvernement chinois a investi des milliards d'euros dans l'énergie éolienne, pour construire ici l'équivalent de 300 tranches nucléaires. Il faut dire qu'il y a du vent et de la place dans ces secteurs pauvres. Les éoliennes poussent partout et nous croisons régulièrement de gros camions transportant des pales, des mâts, des générateurs...

Au milieu d’un champ de centaines d’éoliennes

Nous croisons régulièrement des camions transportant pales, mats et rotors, même le désert est ici un vaste chantier !

Un vrai désert avec rien, rien à voir et des lignes droites à n’en plus finir

Et puis un peu après, quand le désert se fait un peu moins sec, des chameaux, des vrais, avec deux bosses. Ils sont curieux comme des vaches et viennent voir leurs nouveaux voisins au réveil.

Eux sont dans leur élément, des vrais chameaux à deux bosses

Curieux comme des vaches au réveil

Il y a différentes façons de traverser le désert, il y a des élus en rupture de ban qui en profitent pour écrire des bouquins politiques, il y a de jeunes aviateurs en panne qui en profitent pour écrire des romans poétiques, c’est nettement mieux, il y a des vieux scientifiques qui cherchent des dinosaures, il y a des anachorètes qui viennent là pour y trouver la paix… Nous, on pédale sur nos petits vélos, jambe droite, jambe gauche, jambe droite…

Et quand on a épuisé nos sujets de conversation, que fait-on ?

Nous apprenons le chinois en s’interrogeant mutuellement. Il y a du boulot, le désert n'y suffira pas. Nous écoutons en boucle les leçons d’assimil. A la 20 ème fois, les tons commencent à rentrer, c’est comme un clou sous un marteau …

Après on compte les voitures et les camions. Dans un sens, vers le Xinjiang, les camions chargés de 20, 25, 30 voitures, de tubes, de fil barbelé, de câble, et étonnamment de moutons… Dans l’autre sens, le nôtre, depuis le Xinjiang, des vaches dans les camions de voitures (il suffit de leur mettre un peu de paille et du grillage des fois qu’elles aient un cauchemar), des petits cochons tout roses qui attrapent des coups de soleil, des melons, du raisin.

Et après, après, c’est lancinant : Quand est-ce qu’on mange (en fait, on mange sous les ponts, c’est le seul endroit où il y ait de l’ombre, bon il y a aussi des déchets) ? J’ai mal aux fesses. Oui c’est bien l’autoroute il n'y a pas de grosse côte mais à force de rester dans la même position, on va finir par attraper des esquarres… Quand est-ce qu’on arrive ? Dis c’est encore loin ? Pour planter la tente le soir, il faut trouver des trous dans le barbelé de l’autoroute, on les trouve derrière les stations-service. Généralement, c’est là aussi qu’ils jettent leurs déchets que le vent disperse… Très romantique.

Pose du midi sous les ponts de l’autoroute pour rechercher un peu d’ombre, déchets en prime

Nuit romantique sur les délaissés routiers d'un échangeur...

Les stations-services et parkings pour camions sont nos caravansérails tous les 100 km environ. Il s'agit de quelques baraques du genre Bagdad café où l'on peut trouver à manger. Lors des arrêts, les uns nous offrent un melon, des bières, des boissons fraîches, prennent des photos. Nos quelques mots de chinois permettent de briser la glace et de n'être plus autant étrangers.

Parkings et stations service, nos caravanserails..

Nous ne sommes pas encore passés maîtres dans l'art de manier les baguettes

Pastèque, bière, boissons fraîches offertes par des automobilistes ou les commerçants de bord de route sont bienvenues le soir dans le désert.

Nous voilà arrivés à Kumul, ville étape attendue sur la route de la Soie, la seule ville sur 800 km de désert. C’est plein de vie, les gens sortent le soir manger, danser dans la rue, nous trouvons des melons, la spécialité locale, à profusion. Une bonne pause et nous attaquons notre deuxième partie de désert, 400 km jusqu’à Dunhuang, aux portes du plateau tibetain. C'est comme Paris / Perpignan avec une seule ville entre les deux.

Prochaine station à 3 km, suivante 100 km après, prochaine ville 400 km

Appel à l'harmonie sociale sur la route. Un concours est ouvert entre Google Traduction et Baidu, le site chinois !

Nous voici arrivés près de Dunhuang, une autre grande étape sur la route de la soie, une vaste oasis où viennent se perdre toutes les eaux du désert. Enfin l'eau n'est pas perdue pour tout le monde, car les melons poussent à profusion ici aussi. Pas perdue non plus pour les moustiques ! Si vous avez aimé la Camargue, vous adorerez l'arrivée à Dunhuang. Nous leur devons notre plus longue étape du voyage. Dès que nous ralentissons, en dessous de 28 km/h, des nuages de moustiques prennent la roue derrière nos vélos, ils s'avancent subrepticement sur les sacoches et viennent piquer la partie qui bouge le moins, par exemple les fesses ou le dos, vous savez, là où les bras ne peuvent les attraper. Ces petites bêtes ont le chic pour transformer une soirée de rêve en enfer. Pas question de ralentir, encore moins de s'arrêter, seule solution continuer et vite ! Et c'est de nuit après 165 km de vélo que nous arrivons...

Melons et moustiques, la principale production de l'oasis de Dunhuang

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