top of page

Plongeon dans la Chine du 3ème millénaire et des nuages de particules

Nous savions bien à Téhéran que l’obtention déjà difficile d’un visa chinois de 60 jours (alors que la plupart de nos congénères en obtenaient 90) allait nous poser des problèmes. Demander une extension de visa nécessite en effet de passer dans des grandes villes, ce qui n’est pas notre cas. Par malchance le « Bureau de Sécurité Publique » de Yushu était en travaux et ne pouvait effectuer cette opération, et aller jusqu’à la prochaine grosse ville sur notre chemin risquait d’être trop juste en terme de délai. Regardant la carte, nous avions donc décidé d’aller en bus jusqu’à Chengdu et peut-être Leshan plus au sud, ville réputée pour son efficacité pour cette formalité.

Parties acharnées de cartes, dominos et autres jeux à Leshan. Les mises sont en argent.

C’était sans prendre la mesure de la durée du trajet entre Litang sur le plateau tibetain et Chengdu en fond de vallée. Deux journées épuisantes de plus de 7h de bus chacune pour effectuer les 600 km nous attendaient. De hauts cols et plongées vertigineuses dans des gorges étroites, des rivières tumultueuses, une végétation variant au rythme de l’altitude entre herbe rase, forêts de résineux, de feuillus, de bambous et bananiers, puis plantations de thé et d’agrumes, des travaux titanesques d’une autoroute entre Kandgding (à mi-chemin) et Chengdu, où les viaducs s’enchaînent entrecoupés de tunnels à répétition, des grues à perte de vue à l’occasion de chaque petite ville pour élever des tours de centaines de logements… La Chine bétonne à un rythme étourdissant. C’est tout aussi étourdis que nous avons débarqué dans l’immense ville de Chengdu, 16 millions d’habitants, plus que Paris et sa banlieue, 1,5 millions en 1964 et 10 millions en 2000. Vous connaissiez cette ville ?

Nos voisins tibetains du bus semblaient totalement perdus, et nous avons certainement eu un avantage sur eux pour prendre le métro ultramoderne et totalement automatisé ! 4 lignes à ce jour, 21 à l’horizon 2020. Quand on dit que la Chine va vite !!

Malheureusement l’administration ne va pas aussi vite. Diverses complications ne nous ont pas permis de faire notre extension de visa ni à Kangding ni à Chengdu, et nous avons à nouveau dû prendre le bus (2h) pour aller jusqu’à Leshan et obtenir le fameux document. Le retour vers Chengdu aura été l’occasion de découvrir le train grande vitesse, qui nous a déçus par sa vitesse de 200 km/h et l’organisation de l’embarquement comme un aéroport qui oblige à une attente importante.

Métro ultra moderne et très propre (mais où crachent les Chinois qui prennent le métro ?) Le top : un affichage de publicité sur panneaux lumineux visible sur les murs entre les stations alors que le métro est en mouvement.

Si cette semaine sans vélo a arraché bien des soupirs à Nicolas, cela a été quand même l’occasion de plonger dans une toute autre Chine. Une Chine pleine de Chinois cette fois, qui prend le métro, le TGV, le bus, habite dans des forêts de gratte-ciels, ne voit pas le soleil masqué par un épais nuage de pollution, consomme énormément, inscrit son/ses enfants à de multiples cours après l’école, et encore plus pendant leurs « vacances » …. De quoi rêver de vite retourner sur nos petits vélos !

L’occasion aussi de rencontrer une nouvelle communauté de cyclos : Sarah et Scott, australiens ont fait une interruption d’un an à Chengdu pour enseigner l’anglais (à de petits Chinois après l’école) et gagner l’argent nécessaire à la poursuite de leur voyage à vélo. Warm showers bien connus, ils nous ont hébergés à Chengdu et fait connaître 7 autres Français qui voyagent à vélo ! La vague française est impressionnante dans ce domaine.

Du haut du 30 ème étage … vue imprenable sur une des gares routières et sur le beau nuage de pollution. Qui se plaint de la pollution de l’air à Paris ? Alors que l’indice de mesure PM2,5 affichait 25 à Paris, il était de 200 à Chengdu … et 700 à Pékin. Ca fait envie ?

TGV entre Leshan et Chengdu

C’est dans ce bon air et sous la pluie que nous avons fait une petite visite aux pandas géants de la réserve de Chengdu, qui réussit à enregistrer une dizaine de naissances par an pour cette espèce en voie de disparition. Nous n’en saurons pas plus sur les opérations de réintroduction dans le milieu naturel qui doivent s’effectuer ailleurs.

Les pandas géants aux allures de gros nounours. Ils passent 50% de leur temps à manger et le reste du temps … à digérer tant le bambou est peu nutritif. Les tas ingérés sont impressionnants. Main droite je mange pendant que la main gauche cherche déjà une nouvelle branche de bambou.

Les petits pandas rouges, d’une autre espèce, sont beaucoup plus actifs

Nous voici de retour à Litang, sous le soleil. Nos oreilles sont saturées des bruits de klaxon de la route, des conversations à très haute voix, des exclamations de toutes sortes des Chinois face aux pandas, face aux panneaux demandant le silence. Nos yeux sont saturés des lumières omniprésentes des rues qui rivalisent avec Brooklyn, de tous ces films affligeants projetés dans les bus. Après une nuit de repos et de réadaptation à l’altitude, nous repartirons vers le sud. Un programme sérieux nous attend encore pour la semaine à venir.

Posts à l'affiche
Vuelve pronto
Una vez que se publiquen entradas, las verás aquí.
Posts Récents
Archives
Rechercher par Tags
No hay tags aún.
Retrouvez-nous
  • Facebook Basic Square
  • Twitter Basic Square
  • Google+ Basic Square
bottom of page