top of page

Chine, l’heure du bilan

Dans quelques heures et une poignée de kilomètres nous quitterons la Chine, destination première de notre voyage et qui en restera un moment très fort.

Un peu moins de 3 mois, 84 jours pour être précis, un peu plus de 5500 km du nord ouest au sud, en traversant 5 provinces …. sur 34, une goutte d’eau. Nous avons bien le sentiment de n’avoir qu’effleuré cet immense pays.

Le manque de compréhension, malgré les progrès impressionnants de Nicolas en chinois, et les moindres échanges en général avec des Chinois nous laissent encore avec plein d’interrogations, et nous le regrettons. Nous avons par contre beaucoup ou moins aimé certains aspects que nous vous livrons ici, dans un pêle-mêle volontaire :

NOUS AVONS AIME

La diversité des payages : du désert de sable aux hautes montagnes couvertes de neige, la jungle verdoyante, les rizières étagées ….

La nourriture : elle aussi très diverse, toujours fraîche et préparée en quelques minutes, même si elle nous a parfois enflammé la bouche ou réservé quelques surprises …

Les sourires des Tibétains, toujours prêts à saluer avec enthousiasme, à rire de tout, une vraie joie de vivre au quotidien qui fait du bien.

Les couleurs des temples, des habits, des maisons tibétaines, des drapeaux de prières, qui vont si bien avec les sourires.

Les fruits qui se sont succédés en abondance, présents dans les marchés et en bord de routes : melons et pastèques, pommes, poires, raisins dans le nord, puis dans le sud bananes, clémentines, papayes, et depuis peu tant de nouveaux fruits dont nous ne connaissons pas encore les noms.

Les marchés que nous recherchons systématiquement. Lieux de vie par excellence, étalages des productions locales, cuisine rapide, fierté des marchands, recherche des bons produits, des petits métiers, la vie que l’on aime.

Les routes, quasiment toutes d’une très bonne qualité, même les petites routes secondaires. Nous apprécions après les pistes bien difficiles d’Asie Centrale.

Une vie simple et pas chère pour nos devises occidentales face à un Yuan sous-évalué. Un repas au marché vaut entre 1,5 et 3€, une nuit dans un petit hôtel (qui affiche quand même 3 étoiles sans correspondance avec la France) à partir de 6€, c’est sûr ça facilite le voyage.

Les danses collectives sur la Place du Peuple dans les villes : le soir les gens se regroupent et dansent. Une musique traditionnelle dans un coin entraine des personnes parfois assez âgées mais aussi de plus jeunes dans des rondes. Un peu plus loin des rythmes plus contemporains résonnent pour des danses proches d’un aérobic. Au plus près du réverbère d’autres jouent au badminton . Cette vie collective au centre de la ville la nuit tombée est réjouissante.

NOUS AVONS MOINS OU PAS DU TOUT AIME

Les crachats. Grand raclement de gorge qui va chercher bien loin, avant un jet énergique vers le sol, au mieux vers des plantes, ou sinon à la verticale que ce soit devant un magasin, dans un lieu public … ou juste devant vos pieds. Et quand on lève la tête pour identifier l’auteur de cette performance, on ne trouve pas forcément le plus loqueteux descendu de sa montagne, mais aussi des hommes et femmes très élégants. Non, vraiment, impossible de s’y faire. Nous ne sommes pas forcément les seuls gênés : nous avons vu des panneaux demandant de ne pas cracher dans le très beau métro de Chengdu, objet de tous les soins et dans les escaliers de l’hôpital de Yushu. Question d’hygiène peut-être ?

L’absence ou presque du sucré : pas de dessert, très peu de pâtisseries, articles de luxe et pas forcément à notre goût. Le chocolat est hors de prix et on se demande comment est consommé le miel vendu en bord de route dans certaines régions. Après presque 9 mois de voyage nous faisons des rêves de pain, de viennoiseries, de chocolat et de pâtisseries.

Le piment et le poivre du Sishuan qui enflamment la bouche dans quasiment toutes les régions que nous avons traversées. « Bou taï la » (pas trop pimenté). Si on oublie de le préciser, on peut se transformer en cocotte minute à la première bouchée. De la pâte de piment est à disposition sur les tables pour ceux qui trouvent les plats pas assez relevés – et certains s’en servent abondamment ! Respect.

Le vent du sud qui nous a accompagnés si souvent, en particulier sur le plateau tibétain. Sacré vent qui se fait plutôt discret le matin mais forcit au fil de la journée, jusqu’à nous faire peiner dans les descentes. Une mention spéciale pour sa fidélité dont nous nous serions bien passés.

Des distances à l’échelle du pays, rendant certaines sections interminables. Alors l’esprit s’échappe et laisse place à des rêves de descentes, de baignades et d’éclairs au café … C’est bien aussi finalement !

Le tourisme à la chinoise : une foule qui se presse autour de sites remarquables envahis de boutiques sur un tout petit périmètre, après avoir payé un droit d’entrée exorbitant (la moindre entrée vaut entre 20 et 40 € pour un niveau de prix du 1/3 de celui de la France). Nous avons joué deux fois, puis nous sommes abstenus.

Des produits agro-alimentaires peu alléchants : biscuits, conserves, boissons n’ont pas été à notre goût. Tout sauf un pique-nique en Chine !

Le bruit : klaxons tonitruants des camions, cars et voitures qui se répètent à chaque dépassement, musiques à fond des magasins qui se mêlent en une cacophonie urbaine. Interpellations toniques : Les Chinois hurlent pour rassembler les bêtes, entre eux, au téléphone, quand il nous parlent et haussent encore le ton quand nous ne comprenons pas dans l’espoir que nous les entendions mieux.

Les Chinois butés : si un commerçant ou un employé a décidé de ne pas vous servir, c’est fini. Il se mure dans une attitude d’indifférence totale à votre égard. Ce n’est plus la peine de faire des efforts pour faire comprendre que vous aimeriez une réponse. Circulez.

Trop de photos ! Eh oui, nous avons été parfois « victimes » d’une overdose de photos « sèches » sans aucun échange. Le sentiment d’être pris en photo pour être épinglé sur les réseaux sociaux chinois, comme un papillon. Au début on s’amuse de ces automobilistes qui s’arrêtent en bord de route pour prendre des selfies avec nous, puis c’est le tour de tous les passagers, et tout le monde s’en va quand nous essayons d’expliquer qui nous sommes et ce que nous faisons avec nos quelques mots de chinois. Lassitude. Bien sûr il y a eu des exceptions. De quoi nous faire réfléchir sur notre pratique de prise de vue !

Les déchets … on en a déjà parlé, mais bon, on le redit, c’est choquant dans un pays de cette ampleur et de ce niveau de développement économique.

NOUS AVONS ETE ETONNES … par tant et tant de choses

Le grand écart entre villes et campagnes. Habitat, équipement, niveau de vie apparent des personnes, circulation … des mondes totalement différents qui ont malgré tout en commun télévision satellite et smartphones.

Les femmes très présentes dans les travaux du bâtiment, maçonnerie, menuiserie, ateliers mécanique, boucherie … autant de secteurs très masculins chez nous.

On mange et on dort partout au travail. Ou plutôt une grande confusion entre vie privée et travail. La notion d’horaire ne semble pas courante, par contre commerçants ou employés mangent entre deux clients, dorment sur des lits, avachis sur les comptoirs ou en bord de route, s’interrompent dans leur service pour consulter leur messagerie. Ca sent la soupe de nouilles partout, des matelas sont à disposition pour un petit somme. Etonnant. A la nuit les enfants rejoignent les parents et font leurs devoirs dans le magasin. On peut acheter des profilés métalliques, une scie circulaire ou des panneaux photovoltaïques à 21h. La notion de productivité semble différente de chez nous. Nous n’avons malheureusement pas vu d’atelier industriel.

Tant d’aliments non identifiés. Nous aurions aimé des explications dans les magasins.

Les Chinois ne font plus de vélo. L’image de rues envahies de vélos est vraiment révolue. Mise à part quelques cyclotouristes rencontrés surtout aux abords de la mythique route « Chengdu-Lhassa », et quelques exceptions dans certaines petites villes, la pratique du vélo est devenue rarissime. C’est peut être pour cela que nous avons souvent été encouragés en bord de route par des personnes âgées, sensibles à ce moyen de déplacement qu’elles avaient connu jadis ?

La cohabitation entre communisme et capitalisme. Ces deux mots font bon ménage en Chine. Quand les intérêts supérieurs prennent le pas sur l’idéologie …

Des investissements publics gigantesques sur des projets routiers entre autres, alors que la gestion de l’eau (non potable en ville comme en campagne), de l’assainissement, des déchets, et de la santé publique sont si en retard. Combien d’instituts privés pour les enfants rois, de publicités de cliniques privées aux tarifs incroyables. Et pourtant l’argent public existe et se voit en éclairage public, bâtiments et ouvrages démesurés ….

Nous arrêtons ici la liste des étonnements qui pourrait s’étirer si loin. Bien conscients que nous devons rechercher et lire beaucoup pour lever progressivement quelques mystères ou mécompréhensions de ce pays si grand, si divers et si différent.

Posts à l'affiche
Vuelve pronto
Una vez que se publiquen entradas, las verás aquí.
Posts Récents
Archives
Rechercher par Tags
No hay tags aún.
Retrouvez-nous
  • Facebook Basic Square
  • Twitter Basic Square
  • Google+ Basic Square
bottom of page