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Hello Vietnam !

Dès le passage de la frontière, le « Sabaydi ! » lao laisse la place à un « Hello ! » enjoué lancé par jeunes et moins jeunes avec un grand sourire. C’est notre première bonne surprise du Vietnam qui s’avère être un pays très accueillant. Partout nous avons rencontré sympathie et bienveillance, des personnes curieuses et ouvertes avec lesquelles nous pouvons échanger quelques mots en vietnamien ou en anglais.

Nous circulons dans un Vietnam rural ordinaire, avec ses rizières, ses buffles, ses chapeaux pointus et casques coloniaux et surtout ses vélos. Nicolas est HEUREUX ! Les petites routes des campagnes sont remplies de vélos utilisés essentiellement par les écoliers, collégiens et les femmes qui se rendent aux champs ou font de la vente ambulante. Paradoxalement, très peu de personnes marchent à pied. Nous faisons fureur à l’entrée ou à la sortie des écoles où Nicolas ne peut s’empêcher de filmer, de compter vélos et scooters … déformation professionnelle ! Les motos sont les reines de la route et ne connaissent aucune limite pour le transport de marchandises.

Travail du sol avec les buffles. L’homme est tiré sur une petite planche en bois. Buffle-surf !

L’apport généreux des buffles pour l’amendement des sols !

Nous venons d’acheter oignon et chou pour le repas du soir. Vous ne voulez pas un canard en plus ?

Histoire de canard

Chiens et chats sont au menu. Les chiennes aux mamelles disproportionnées enchainent les portées.

Sur la route de l’école

Visite de courtoisie un soir. Notre campement éveille la curiosité

On nous avait mis en garde contre les tentatives d’escroquerie envers les pauvres ignares des prix vietnamiens que nous sommes. Nous ne nous sommes pourtant jamais sentis abusés, si ce n’est le jour où nous avons voulu prendre un bus pour entrer à Hanoi, et où nous sommes tombés d’accord avec le chauffeur avec un prix de trajet (et surtout de transport des vélos) divisé par deux par rapport à sa première demande – prix certainement encore excessif.

Nous trouvons de petites routes très tranquilles, où les rares véhicules roulent moins vite que ce que nous avions connu les jours précédents à l’est du Laos.

Peu de voyageurs campent au Vietnam où il n’est pas facile de trouver un emplacement propice. Est-ce même autorisé ? Nous passons trois nuits sous la tente, relativement dissimulés près d’une rivière et dans une plantation d’hévéas. A chaque fois quelques personnes sont venues nous voir (pas si dissimulés que ça !) mais nous n’avons pas eu de problème avec la police. Les hébergements sont très bon marché, mais encore faut-il se trouver dans une petite ville et ne pas se faire refuser car comme en Chine tous les établissements ne sont pas autorisés à accueillir des étrangers. Le plus difficile est d’éviter le karaoké, véritable fléau au Vietnam. Dès le soir venu, la sono à fond, des chanteurs enthousiastes s’égosillent et inondent de leurs exploits incertains tout un quartier dont la tolérance nous étonne encore. Nous avons même été rattrapés par un karaoké lors de notre bivouac dans une plantation d’hévéas alors que nous n’étions en vue d’aucun village …

C’est ainsi que nous circulons dans le tiers nord du Vietnam en direction d’Hanoï.

Nous sommes étonnés de voir plusieurs églises devant lesquelles pavoise le drapeau du Vatican. La région héberge une communauté catholique importante, vestige du colonialisme français.

Des airs de campagne française, les buffles en plus

Pourquoi ces maisons si étroites et hautes en pleine campagne ? Lors de la privatisation des terres, les parcelles de 5m de largeur sur voirie ont été distribuées aux familles. Depuis, les constructions de cette largeur sont exemptées d’imposition, quelque soit leur profondeur et leur hauteur. Les Vietnamiens montent et descendent les escaliers …

La propagande est bien présente dans les rues. En ville, des hauts-parleurs sur les maisons mais aussi dans les appartements diffusent les informations locales. Un agent vient vérifier dans l’appartement de Steven que le haut-parleur est bien en fonction. Agréable !

Autre vestige de la présence française, le pain que nous trouvons de temps en temps, le plus souvent sous sa forme de baguette molle, mais nous avons également rencontré un peu de croustillant à l’occasion ! Paradoxalement, il est très difficile de trouver autre chose à mettre dessus que du lait concentré sucré. Décidément, réunir pain, beurre et confiture n’est pas simple pour satisfaire nos papilles sevrées de ces symboles français depuis 9 mois.

Sur la route, Tam Coc aussi connu comme la « Baie d’Halong terrestre » nous donne l’occasion d’une pause touristique. Les paysages karstiques couverts de forêt se déploient au milieu de rizières. Le temps est couvert mais nous avons néanmoins beaucoup de plaisir à rouler dans ce site très tranquille. C’est également l’occasion de faire une belle halte dans une guest-house au standing plus haut que d’habitude et de savourer un merveilleux repas : chèvre au lait de coco et ananas que l’on mange roulée dans des feuilles de riz avec de la menthe, porc aux pousses de bambou, nems. On se régale. Petit déjeuner de fête avec crêpes, gaufres, muffins, jus de mangue ou ananas frais, très bon café … on fait grand honneur au buffet !

Il manque le soleil des cartes postales

Repas de fête

Repas plus ordinaire dans un marché. Notre cuisinière du jour pour le Pho national (soupe de nouilles)

Nous ne mangerons pas ici. 12h45 c’est trop tard, le cuisinier fait déjà la sieste. Cela nous arrive souvent dans les villages, comme au Laos. On n’arrive pas en retard à table ! Inimaginable en Chine …

Nous faisons notre entrée à Hanoï en bus pour éviter la circulation des abords de capitale sur la route nationale, et gagner un peu de temps. Nous sommes saisis par la circulation de cette ville : Les motos sont reines. Les vélos sont devenus très rares, laissés à quelques scolaires et aux femmes fauchées qui transportent leurs marchandises vers les marchés. Quant aux voitures, elles sont très minoritaires et se plient à la circulation des motos. Les trottoirs sont envahis de motos garées et le piéton bien mal loti fait comme il peut pour se déplacer le plus souvent sur la route. Quasiment toutes les motos sont à essence et c’est dans une atmosphère asphyxiante et tonitruante de moteurs et de klaxons que nous nous fondons tels deux petits poissons dans un banc motorisé. A faible vitesse, avec peu de feux et de signalisation, tout se passe très bien sans trop de heurts, chacun étant vigilant à tout ce qui se passe autour. Nous retrouvons ainsi la « circulation interactive » de Téhéran, les motos remplaçants les voitures. Nous nous étonnons ainsi de réussir à traverser de grandes avenues sans feu : il faut marcher de façon régulière et les motos anticipent et passent qui à droite qui à gauche, comme l’eau qui s’écoule de part et d’autre de rochers. Comment imaginer Hanoï avec des personnes un peu plus riches qui transforment leur rêve de passer de la moto à la voiture, symbole de la réussite sociale ? La paralysie est déjà proche, l’espace public et privé incapable de recevoir des voitures en stationnement. Et pourtant Hanoï se dirige très vite vers cet avenir comme nous l’explique Guim du réseau Warm Showers que nous réussissons à rencontrer lors d’un repas. Voyageur au long cours d’origine catalane, il a posé ses sacoches à Hanoï, fondé une famille, un commerce de vélo et une association de promotion du vélo. Mais la paralysie n’est pas encore assez forte pour que le déplacement à vélo soit socialement acceptable à Hanoï. Il attend.

Les trottoirs sont entièrement occupés par les artisans et les motos

7 fois par jour un train passe ici. C’est la principale ligne de train du pays. Finalement cette petite rue sans circulation de motos est certainement la plus tranquille d’Hanoï

Notre programme est chargé à Hanoï : Faire changer notre écran d’ordinateur, détérioré dans le scanner du métro de Chengdu depuis 1 mois et demi qui ne nous laisse plus voir qu’un petit tiers inférieur gauche. Obtenir notre visa russe. Mission réussie avec quelques frayeurs à chaque fois. Notre ordinateur retrouve la vue, nous le sourire, et notre dernier visa rejoint notre passeport exotique.

Le soir nous retrouvons avec joie Steven, Chinois qui travaille à Hanoï depuis 5 ans et nous héberge royalement. Nous avons beaucoup de plaisir à parler avec lui de la Chine, de sa vie à Hanoï loin de sa femme et de sa petite fille qu’il ne voit que deux à trois fois par an, des différences qu’il trouve entre le travail en Chine et au Vietnam et de tant d’autres sujets. Il nous raconte comment il s’est mis au vélo puis au badminton depuis quelques mois et l’amélioration très sensible de sa santé qu’il constate depuis, ses rêves de voyage à vélo avec sa famille, si un jour il réussit à obtenir 3 semaines de congés …. Encore un grand merci à lui pour ce séjour si agréable à Hanoï.

Avec Steven autour d’un repas vietnamo-chinois.

Nous retrouvons également avec plaisir nos amis Binh et Alissio croisés à vélo au Laos. Binh devenue parisienne vient de rejoindre avec beaucoup d’émotion sa famille à Hanoï. Alissio cherche à exercer sa profession de chef cuisinier durant les quelques mois de leur séjour, et nous espérons les revoir comme tant d’autres quelque part en France ! Ainsi nous avons rencontré depuis la Turquie plusieurs voyageurs à vélo comme nous, roulé quelques jours avec les uns, puis les autres, créé des liens, nous nous sommes revus quelques semaines ou mois après grâce aux réseaux Whatsapp ou Weechat. En repartant vers la Chine et le Japon, nos routes se séparent maintenant.

Notre séjour est court au Vietnam : nous bénéficions de 15 jours sans visa. Nous choisissons de nous diriger vers la Chine en passant par l’ïle de Cat Ba, prolongement sud de la Baie d’Halong. Si la petite ville avec ses airs de station balnéaire et son enfilade d’hôtels n’a rien de séduisant, la baie, le port et le village de pêcheurs bâti sur plateformes flottantes sont superbes. Un petit tour en kayak permet de profiter des lieux en toute autonomie, de jouer les touristes sans s’embrigader dans un tour organisé. La traversée en bac vers la ville d’Halong offre une croisière superbe pour 3€. Si les touristes massés dans les bateaux qui se suivent à la queue leu leu savaient ….

Déchargement du poisson au petit matin

Dans ces grandes cuves fermentent poissons et calamars. Le jus est entreposé dans ces grandes jarres. Selon sa concentration, le prix de la sauce « Nuoc Mam », pilier de la cuisine vietnamienne, passe du simple au quintuple.

​Nous naviguons en kayak dans les « ruelles » du village de pêcheurs. Sur les barges flottantes, de toutes petites maisons, des magasins … et des chiens de garde bien tentés de sauter sur nous, mais l’eau nous sépare !

Gentil petit singe. …Mais un touriste qui a osé manger une banane à côté de sa mère en a fait les frais : toutes dents sorties, elle lui a foncé dessus pour s’emparer du fruit. Dans sa précipitation vers la mer pour se protéger, il a lâché sa tablette numérique qui s’est noyée. Si on n’apprend pas à un singe à faire la grimace, on ne lui apprend pas non plus à aimer les bananes !

La baie de Lan Ha au dessus de Cat Ba

Traversée de la baie d’Halong en ferry

Pour obtenir le visa russe, nous avons dû planifier notre retour, réserver les trajets, hébergements … L’hiver que nous trouverons au Japon nous pousse également à rechercher un certain nombre d’accueils dans les réseaux Warm Showers et Coushsurfing. Cela nous prend beaucoup de temps à Hanoï mais nous profitons d’un internet sans censure et rapide. C’est un aspect moins agréable du voyage !

Les billets de bateau pour aller puis repartir du Japon sont réservés, les billets du transsibérien achetés, la suite du voyage tient sur un tableur excel. Voir la fin du voyage si précisément et nous sentir mis sur des rails nous rebute un peu, mais nous n’avons plus le choix. Nous pensons malgré nous au retour, à la reprise du travail et d’un rythme de vie moins séduisant, mais aussi aux retrouvailles avec famille et amis. Le dernier quart de notre voyage est déjà entamé. Le compteur affiche un peu plus de 19 000 km. Nous allons faire une longue pause d’une semaine entre Nanning en Chine et Osaka au Japon, entrecoupée de train et de bateau. Nous passerons en quelques jours de la fin de l’été (20°C tout de même mais un temps gris) à l’hiver et ferons le grand écart entre deux cultures asiatiques très différentes, perspective fascinante !

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