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Shintoïsme, boudhisme, confucianisme, christianisme et assurance tous risques

Nous avons côtoyé de très nombreuses religions pendant notre voyage. Le Japon ne fait pas exception et n’est pas à un paradoxe près. Grâce à nos hôtes, nous avons pu en savoir un peu plus sur leurs croyances.

La très grande majorité des Japonais, 85% selon les sondages, se reconnaissent Shinto. Il s’agit d’une très ancienne religion polythéiste pratiquée depuis des millénaires par les premiers habitants connus et qui a perduré malgré l’arrivée du confucianisme, du bouddhisme, du catholicisme, du protestantisme dans les soutes des marchands Chinois, Coréens, Portugais ou Néerlandais. Le shintoïsme reconnaît une multitude de dieux présents dans les montagnes, les rivières, les mers, les forêts. Ils en ont des dizaines de milliers, pour la pêche, la chasse, les affaires de cœur, la réussite aux examens…

L'entrée du temple shinto est toujours marquée par une porte en bois, monumentale ou plus modeste. Ici à Tokyo.

On y vient souvent en famille ou avec des amis. Ici à Tokyo, les croyants s'entourent de la fumée d'encens avant d'entrer

Paradoxe du Japon, si la grande majorité de la population se dit Shinto, très peu se définissent comme religieux et ont une pratique assidue. Ils se méfient même des religions, à commencer par le shintoïsme religion d’Etat associée à la politique ultra-nationaliste qui les a amenés à la guerre. Au XVIIème siècle, pour renforcer le pouvoir impérial, l’empereur avait demandé d’écrire les canons d’une religion originale spécifiquement japonaise, synthèse entre bouddhisme, shintoïsme et confucianisme. Les catholiques en ont parfois fait les frais et ont eu leurs lots de martyrs.

Aujourd’hui, les Japonais entremêlent sans complexe le shintoïsme pour une naissance, le catholicisme pour un mariage et le bouddhisme pour un passage dans l’au-delà. Le shintoïsme et ses milliers de dieux présents partout sont plutôt associés à la vie quotidienne, au passage des saisons, aux moments heureux, le bouddhisme est plutôt lié aux affaires graves.

Les temples zen avec leurs jardins tous moussus invitent plus particulièrement à la méditation. Ici à Kyoto

A l'entrée du temple, une petite source permet de se purifier en se lavant les mains et se rinçant la bouche

Le passage au temple shinto est presque systématique en début d’année. On y va en famille ou avec des amis. Le temple est souvent situé en forêt. Une grande porte en bois marque son entrée. On accède au sanctuaire en montant un escalier en pierres au milieu des arbres. C’est souvent moussu, avec des arbres aux larges racines, de sombres forêts de gros bambous qui s’entrechoquent par grands vents, de hauts conifères. On devinerait presque les petits dieux au milieu des racines. A l’entrée, une petite source permet de se purifier. Avec une petite louche on se verse de l’eau sur la main gauche puis droite, puis on se rince la bouche. Arrivés devant le sanctuaire, on tire sur une corde qui fait sonner une lourde cloche pour prévenir le dieu de son approche. On jette une petite pièce de monnaie, 50 yens pour un vœu proche, 100 yens pour un vœu à exaucer à plus long terme, ça fait beaucoup de monnaie en fin de journée ! Puis on frappe deux fois dans la main pour attirer l’attention du dieu et l’on s’incline respectueusement deux fois en joignant les mains pour formuler sa demande. Beaucoup écrivent leurs souhaits sur un papier ou sur une petite planchette de bois qu’ils accrochent ensuite à un arbre ou à un support. On apporte une orange, une bouteille de saké, de bière pour les pêcheurs à la ligne, des petits gâteaux à offrir devant la statue des dieux. On vient également au temple pour la santé de la famille, ou pour une bonne partie de pêche. Certains temples sont réputés pour le passage des examens et l’on y voit nombre de lycéens, d’autres pour la réussite en amour et l’on y voit surtout des jeunes filles en fleurs…

Les dieux de ce sanctuaire ont été habillés de rouge. Certains ont même un petit bonnet-pour l'hiver ?

Le dieu de la pêche rigolard est honoré avec une bouteille de bière

Autour du dieu, des souhaits, des ex-voto

L’ambiance est plutôt recueillie dans le sanctuaire, au côté souvent bon enfant. Devant ou dans l’enceinte, les marchands du temple sont légions : vendeurs officiels de planchettes, de papiers calligraphiés, de bâtons d’encens, mais aussi de billets de loterie, de confiseries, de plats préparés. C’est parfois une vraie kermesse de village ! Pour le mariage, la société qui s’en occupe vous loue avec la salle et la robe de mariée, la chapelle d’une église et le prêtre qui va avec.

Des jeunes filles en kimono à Kyoto viennent tirer la corde pour appeler le dieu de ce sanctuaire avant de s'incliner et faire leur prière

On offre aussi de grands bidons de saké. Ici, la signature des maisons de production.

On peut aussi déposer des petits objets, dés de la chance, billets de banque (vu le nombre de 0 et la taille, c'est un faux !) avant de faire une petite prière...

Tout ça fait un bon business autour des temples

Une pièce de 50 yen pour être exhaussé à court terme, 100 yen pour du plus long terme, ça fait pas mal de monnaie à ramasser à la fin de la journée

De nombreuses maisons ont aussi un petit temple des ancêtres dans un coin pour protéger le foyer. C’est le cas chez Mihoko et sa mère vient s’y recueillir tous les matins.

Petit temple à la maison

Comme on nous l’a souvent dit, on y croit un peu, sans vraiment y croire, mais on ne sait jamais. Au moins on ne pourra pas se reprocher de ne pas l’avoir fait, genre assurance tous risques. Le Japon de la haute technologie tient à ses racines, ses particularités et n’est pas à un paradoxe près…

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